À la découverte des oiseaux de la Vallée de Villé : trésors ailés de nos paysages

Les oiseaux forment une classe de vertébrés tétrapodes reconnaissable à leurs ailes, leurs plumes et leur bec dépourvu de dents. Ils sont les derniers représentants vivants des dinosaures, tous les autres groupes ayant disparu.

D’après les estimations scientifiques, la population mondiale d’oiseaux sauvages s’élèverait à plus de 50 milliards d’individus, répartis en environ 9 700 espèces.

En France, la famille la plus représentée est celle des passereaux, et parmi eux, le moineau est l’un des oiseaux les plus communs. Pourtant, leur nombre ne cesse de diminuer. La déstructuration des paysages par l’activité humaine constitue la principale menace pour ces espèces.

La LPO : un engagement pour la protection des oiseaux

Créée en 1957, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) Alsace agit pour préserver les oiseaux, la faune sauvage et la biodiversité. Son engagement repose sur plusieurs axes : la connaissance, la protection, l’éducation et la mobilisation citoyenne. En 2021, elle comptait environ 2 500 membres et une vingtaine de salariés. Depuis mars 1995, elle fonctionne en tant que délégation régionale de la LPO France, elle-même affiliée à BirdLife International, une organisation mondiale dédiée à la préservation des oiseaux et de leurs habitats.

Les oiseaux de la Vallée de Villé

Avec l’arrivée du printemps le 20 mars 2025, la nature reprend vie et la Vallée de Villé devient un véritable paradis pour les amateurs d’ornithologie. Voici quelques-uns des oiseaux que vous pourrez observer et photographier dans la région.

Le Milan royal

Famille : Accipitridés

Taille : 66 cm

Envergure : 145 à 170 cm

Poids : 800 à 1 600 g

Longévité : 26 ans

De retour depuis quelques années dans le ciel de notre vallée, le milan royal se distingue par sa taille imposante, bien plus grande que celle de la buse variable. Son vol est spectaculaire, marqué par d’impressionnantes figures de voltige. Un détail distinctif permet de l’identifier facilement : sa queue en forme de V.

Contrairement aux idées reçues, le milan royal ne s’attaque pas aux poules, mais se nourrit principalement de rongeurs et de batraciens. C’est un migrateur partiel : certains individus quittent la région pour hiverner en Espagne ou dans le sud de la France, d’autres traversent jusqu’au continent africain, tandis que quelques-uns restent toute l’année sur notre territoire.

Le Troglodyte mignon

Famille : Troglodytés

Taille : 10 cm

Envergure : 13 à 17 cm

Poids : 8 à 13 g

Longévité : 6 ans

L’un des plus petits passereaux d’Europe, le troglodyte mignon ne mesure que 10 cm, mais son chant puissant surprend par rapport à sa taille minuscule. Il explore forêts et jardins en lançant de petits cris aigus et s’agrippe aux végétaux morts à la recherche d’insectes.

Sa silhouette ronde et ses ailes courtes lui permettent de se faufiler aisément entre les branches. Toujours en mouvement, il est fascinant à observer, que ce soit perché sur une branche ou à la recherche de nourriture tête en bas.

La Cigogne blanche

Famille : Ciconiidés

Taille : 102 cm

Envergure : 155 à 165 cm

Poids : 3 000 à 3 500 g

Longévité : 26 ans

Symbole emblématique de l’Alsace, la cigogne blanche est une véritable star auprès des visiteurs et des habitants. Élancée sur ses longues pattes, elle arpente champs et prairies en quête de nourriture.

Contrairement à de nombreux oiseaux, la cigogne ne chante pas et ne siffle pas. Elle communique par des claquements de bec caractéristiques, notamment lors des retrouvailles des partenaires au nid.

Bien qu’elle soit historiquement une espèce migratrice, les cigognes restent de plus en plus en Alsace pendant l’hiver, un phénomène directement lié au réchauffement climatique. Lorsqu’elles migrent, elles suivent les courants thermiques terrestres, survolant uniquement de courtes distances maritimes comme le détroit de Gibraltar ou le Bosphore.

Le Cincle plongeur

Famille : Cinclidés

Taille : 20 cm

Envergure : 25 à 30 cm

Poids : 46 à 75 g

Longévité : 8 ans

Discret mais bien présent, le cincle plongeur est l’un des habitants méconnus des rivières de la Vallée de Villé, notamment le long du Giessen. Ce petit oiseau brun et blanc possède une incroyable particularité : il marche sous l’eau pour capturer ses proies, principalement des larves et de petits poissons.

Avec un peu de patience et de discrétion, vous pourrez observer ses fascinants allers-retours aquatiques en bord de rivière.

Le Pic noir

Famille : Picidés

Taille : 55 cm

Envergure : 64 à 68 cm

Poids : 300 à 350 g

Longévité : 11 ans

Le plus grand des pics est un habitant remarquable de notre vallée. Entièrement noir, il se distingue par une calotte rouge qui couvre tout le sommet du crâne chez le mâle, et uniquement l’arrière de la tête chez la femelle.

Grâce à ses doigts zygodactyles (deux orientés vers l’avant, deux vers l’arrière), il s’agrippe avec aisance aux troncs d’arbres. Sa longue queue rigide lui sert d’appui lorsqu’il tambourine l’écorce avec son bec puissant.

Si vous l’apercevez, prenez le temps de l’écouter : son chant résonne souvent à travers les forêts de la vallée.

Le Geai des chênes

Famille : Corvidés

Taille : 36 cm

Envergure : 45 à 55 cm

Poids : 140 à 190 g

Longévité : 18 ans

Contrairement à ses cousins corbeaux et corneilles au plumage sombre, le geai des chênes arbore des couleurs éclatantes. Son corps beige contraste avec ses ailes noires et sa magnifique tache bleue vif sur les rémiges.

Reconnaissable à son cri rauque, il possède aussi un talent surprenant : il est capable d’imiter à la perfection le chant d’autres oiseaux, notamment celui de la buse variable. Présent partout dans la vallée, il fréquente aussi bien les forêts que les vergers et les prés.

La Chouette hulotte

Famille : Strigidés

Taille : 39 cm

Envergure : 94 à 104 cm

Poids : 420 à 590 g

Longévité : 18 ans

Oiseau nocturne par excellence, la chouette hulotte hante nos nuits avec son chant caractéristique : un long « Hou hou » suivi d’une série de notes plus rapides.

Son vol est totalement silencieux, ce qui fait d’elle une redoutable chasseuse. Elle se nourrit principalement de petits mammifères et d’insectes. Dans la vallée, elle niche fréquemment dans les vieilles granges et les cavités des arbres.

Son principal prédateur n’est pas un autre rapace, mais la pie, qui raffole de ses œufs. Pour l’observer, il suffit de patienter au crépuscule, à la lisière d’un bois ou dans son propre jardin, en levant les yeux vers le ciel.